Patacitrouille
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 Morbidure et petit oiseau - Cendres

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Doriàn L. Blueberry
Sixième année
Doriàn L. Blueberry


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MessageSujet: Morbidure et petit oiseau - Cendres   Morbidure et petit oiseau - Cendres Icon_minitimeDim 14 Juin - 19:04

Morbidure et petit oiseau - Cendres 2znr5vs Morbidure et petit oiseau - Cendres Ejwrv7
Homme libre,
toujours tu chériras la mer !



    Vite, du calme ! Du silence, de toute urgence ! Cherche endroit fui par les hommes, important. En quelques grandes enjambées, Doriàn se séparait des Serpentards. Soutenir toute une discussion avec des rivaux n'est pas excessivement reposant. Par pité lâchez-moi la grappe. Je veux aérer mon ciboulot. Misère de misère, dehors il y a des gens. Il va falloir une fois de plus composer ce masque de perfidité exemplaire. Non ! Où trouver l'opacité si désirée ? La réponse s'impose presque aussi vite que la question s'est posée. Si les gens horripilants sont sur Terre, alors il ira sous la mer. Il n'y a pourtant pas plus évident. Les fonds-marins n'ont plus trop de secrets pour lui, grâce aux merveilleux plafonds de leurs dortoirs. Mais il existe une salle où le silence marin est réellement de mise. L'aquarium.

    Son pas s'est ralenti aux abords de la pièce. Chaque pied qu'il pose sur le sol résonne de longues secondes. Est-ce la magie qui a forgé cette pièce lumineuse ? Ou bien une construction de pur moldus, à la sueur de leur front ? En tout cas, le résultat était là à temps pour que lui, Doriàn Lucas, puisse en profiter. Y trouver le havre de paix dont il avait parfois tant besoin. Il longeait les parois épaisses, observant les rares poissons tourner la tête vers la lumière. Étranges créatures. Complètement déconnectées des passions et des vices humains. Heureuses, malheureuses ? Le saura-t-on seulement jamais ?

    Mais cela ne suffit pas à Doriàn, non. Le silence, c'est bien beau, mais ce n'est pas aussi apaisant qu'on peut le concevoir de prime abord. Oh certes on est tout seul.. Mais c'est pire ! On se perd dans de la philosophie de bas-étage, dans des réflexions sans queue ni tête qui n'aboutiront jamais à rien.. Non, ce qu'il lui faudrait à l'instant présent, c'est quelqu'un d'assez naïf pour qu'il puisse jouer avec sans risquer de se brûler les ailes. Mais il ne prend pas la peine de se creuser plus la tête. De toutes façons, il n'y a personne, alors à quoi bon ?

    Assis en tailleur. Assis jambes allongées. Allongé. Hésitant, se demandant si quelqu'un le trouverait ici, Doriàn a finit par abandonner. La mer, immensité dansante qui l'inquiète et le rassure. Il sait quoi faire de la Terre, et du Feu. Même du ciel, qu'il ne craint pas spécialement. Mais l'eau... Il y a des fois, comme ça, où même Doriàn se sent petit. Il imagine que les murailles de verre s'écroulent. Il ne pourrait absolument rien. Ni ses neurones, ni sa magie, ni son statut, ni rien ne lui servirait. Angoissant. Beaucoup trop angoissant.

    Il se relève d'un bond. Le silence d'accord, l'angoisse, sûrement pas ! Et au moment où il saute sur ses pieds, il se retrouve nez à nez avec la silhouette qui vient d'entrer. Cendres. Un sourire très fin s'étire tout le long de son visage. Voilà e-x-a-c-t-e-m-e-n-t ce qu'il cherchait tout à l'heure. Évidemment, il n'avait pas pensé à elle. Il n'y pense que quand il l'a sous les yeux. Ou presque. Du moins il aimerait que les choses soient ainsi. Mais il croise parfois son frère, parfois elle dans les couloirs d'Hogwarts. Et il se rappelle à quel point elle lui est inconnue. Peu importe, tant qu'il la tient sous sa coupe. Pourvu que cet état de faits persiste. Et avant qu'elle ne s'en retourne, il a le temps de lancer quelques mots au vol. Suffisamment pour la clouer ici, du moins.

    Cendres; pas de malaise sous les yeux des poissons, si ?

    Doriàn regarde autour de lui. Un bon strangulot ferait l'affaire. Ou un pachyderme inconnu, crachant des algues par ses narines. Un morbidure, cet invertébré à la peau jaune dont l'existence n'avait jamais été certifiée. Quelque chose qui déroute la fragile et bonne élève. Quelque chose qui la cloue au sol. Pauvre petit oiseau ridicule. Complètement inadaptée à la vie. Mais indispensable. Il fallait qu'elle reste. Il pouvait faire ce qu'il voulait, elle serait toujours aussi pâle et perplexe.

    Il vint vers elle et la prit un bref instant par la main, pour l'ammener à quelques millimètres des parois. L'observer, prévoir ses réactions telle une bête curieuse. Un jeu pour Doriàn. Un jeu dont, parfois, il réalisait la cruauté. C'est dans ces quelques instants fugaces qu'il s'exclamait :

    Plus sérieusement, que viens-tu chercher là ?

    Quelque chose de banal et de presque amical. Mais une seconde plus tard, alors même qu'il écoutait la réponse qui devait venir, Doriàn avait retrouvé son rictus désabusé.
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Cendres V. Constance
Cinquième année
Cendres V. Constance


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MessageSujet: Re: Morbidure et petit oiseau - Cendres   Morbidure et petit oiseau - Cendres Icon_minitimeLun 15 Juin - 10:08

    « Vae Victis »

    Et la porte s'ouvrit sur une de ces filles de sixième année que Cendres ne supportait pas. A peine fut-elle entrée que son rire cristallin, faux et sur-joué, résonnait déjà entre les murs de la salle commune des verts et argents, et évidemment, tous les regards se tournèrent vers elle, vers ses longs cheveux bruns flottants et ses pommettes malicieuses et angéliques qui cachaient en fait un démon de la pire espèce. L'importune s'approcha dangereusement et s'installa sur l'un des quatre ou cinq fauteuils qui meublaient la pièce, en résumé, tout près de la cinquième année, qui n'apprécia guère le cercle de fervents adorateurs qui se forma rapidement tout autour d'elles. En réalité, c'en fut trop pour le petit oiseau rêvant de liberté et plus immédiatement, étouffant entre les corps enflammés des serpentards. Elle se leva prestement et sentit presque aussitôt une main saisissant fermement son poignet, la jeune sorcière laissa échapper un hoquet de surprise et se retourna vivement dans le but de fusiller du regard son assaillant. Il allait mourir sur place, pauvre bête.

    « Laisse, ce n'est que Cendres. »

    Mademoiselle avait parlé, les brouhahas reprirent et le poignet de la jeune fille fut libéré de son étreinte. Ce n'était pas plus difficile que ça, elle avait retenu l'attention quelques secondes avant d'être jetée aux oubliettes : pendant longtemps, Cendres avait souffert de cette différenciation, n'était-elle pas assez bien pour les mondanités ? Et puis finalement, elle s'était faite à son petit statut, presque privilégié et même, elle n'en doutait pas, envié par quelques malheureux, et avait compris comment rester sur le devant de la scène sans imiter ses camarades. Après tout la vie, ce n'est qu'un grand théâtre, et le mieux au théâtre, ce ne sont pas les marionnettes mais bel et bien les péripéties. Ainsi, elle savait qu'en choisissant de sortir subitement, alors que l'ambiance était à son comble, elle marquait les esprits. Pourquoi elle ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi, pourquoi ?

    Une centaine de pas plus loin, le tableau des poufsouffles, Cendres ne savait pas si c'était encore un secret, mais elle avait maintes fois vu les jaunes et noirs disparaître au beau milieu de ce couloir, alors la déduction n'était pas difficile. Non, ceci était dépassé, dépourvu d'un intérêt moindre, mais ce qui était réellement intriguant dans l'obscurité de ce passage se trouvait à encore quelques mètres – remarquez - mètres suffisamment longs pour démotiver la plupart des étudiants de Poudlard, pourtant, ceux-là rataient quelque chose de merveilleux en décidant délibérément d'ignorer les portes plus en retrait dans les cachots. Les habitants de Poudlard courageux, curieux ? Tout ça ce sont des légendes. Ils ne sont pas plus curieux qu'un moldu de dix-sept ans blasé par sa vie sans rebondissements, et pas plus courageux qu'un animal sauvage. Cendres n'était pas si différente des autres, mais un jour, ou plutôt un soir, en fuyant les avances audacieuses d'un serpentard, elle s'était réfugiée au fin fond de ce fameux couloir et avait découvert la plus belle pièce de toute l'école. Celle qu'on appelait l'aquarium et dont on laissait courir la rumeur que ce n'était qu'une légende.

    Depuis ce providentiel événement, la jeune sorcière aimait y retourner, histoire de se souvenir que le monde est vaste et qu'il y a de la place pour chaque petit être qui le peuple. Et même un peu de place pour Cendres Constance, n'est-ce pas merveilleux ? Cependant, c'était sans compter la présence du plus grand, du plus beau mais aussi du plus hypocrite des serpentards. Était-ce une pure coïncidence si elle se retrouvait toujours à l'endroit où il désirait la trouver ? Cendres elle-même commençait sérieusement à penser que c'était une fatalité, et pourtant, pourtant elle refusait obstinément de reconnaître qu'il lui était supérieur. En quoi pouvait-il être mieux qu'elle ? Il était du sexe opposé, certainement en meilleure santé, mais quoi d'autre ? Elle n'était pas moins populaire que lui et force est de reconnaître qu'elle avait un pouvoir plutôt étonnant sur lui. La serpentard le calmait, l'apaisait, et elle même ressentait un certain plaisir, mystérieux, à cet attachement; par quoi étaient-ils liés au juste ? Une irrésistible envie d'avoir l'autre à ses pieds ? Dans ce cas, elle se savait en bas de l'échelle, et lui, se sentait-il supérieur ? Car elle avait toujours pris soin de rester secrète, énigmatique, et même un peu distante.

    « Cendres; pas de malaise sous les yeux des poissons, si ? »

    Elle plissa les yeux, furieuse. En réalité, le vrai problème de ce jeune homme, c'est qu'il semblait incapable de se montrer compréhensif, généreux, attentionné ? Du moins, il était toujours obligé de pointer du doigt votre défaut, celui que vous même répugnez et que vous vous efforcez de cacher. Une journée, quelques heures, même quelques minutes peuvent vous faire oublier à quel point quelque chose en vous est détestable, et puis, il suffit de le croiser, lui, qui en un mot vous glace sur place. Un mot, la plupart du temps ironique, qui vous paralyse, qui fait naitre et grandir en vous une insatiable haine.

    « Oh, tu préfères peut-être que je m'en aille ? »

    Elle laissa échapper un doux, un peu diabolique aussi, sourire – c'était son atout majeur – et fixa son visage. Elle aussi surveillait la moindre de ses réactions, car bien entendu, si elle se permettait tant d'insolence, tant de liberté, c'est qu'elle savait à quel point elle faisait attraction sur lui, elle se savait indispensable, et dépendre de quelqu'un, de quelque chose, c'était bien pire que toutes les maladies du monde. La mort seulement était-elle pire ? Elle savait tout, connaissait tout, de toute façon, elle avait besoin de tout savoir, elle pouvait concocter une potion sans le moindre parchemin, il lui suffisait de rétablir sa mémoire, elle réussissait parfaitement les métamorphoses, en fait, elle avait besoin que tout soit comme elle le désirait, comme elle l'avait choisi, selon ce qu'elle décidait et bien sûr, selon son planning, son organisation et ses plans. C'était pour cette raison précise qu'elle craignait tant les rapports humains, parce qu'elle ne pouvait prévoir totalement la réaction de ses camarades. Généralement, lorsqu'elle avait besoin de faire pression sur quelqu'un, elle choisissait toujours une personne plus faible, quelqu'un de prévisible, et jamais un être à la hauteur de ses propres mystères, un être qui puisse la surprendre, et qu'elle ne pouvait pas visualiser dans ses projets. Doriàn était un de ces êtres. Et, lorsqu'il vint lui prendre la main, Cendres resta comme abasourdie, croyant à peine ce qu'elle vivait, et se laissa entrainer vers les parois de verre. Elle était trop occupée à essayer de contrôler les flammes qui réchauffaient ses joues. Maudits sentiments incontrôlables, maudite pudeur. C'était parfaitement ridicule, elle le savait, mais, dès qu'on la touchait, dès qu'on la flattait ou dès qu'un sentiment peu bienséant lui venait à l'esprit, ses joues s'empourpraient de manière indomptable.

    « Plus sérieusement, que viens-tu chercher là ? »

    Non, une lueur d'humanité ? Cendres se préoccupa peu de la contraction de son insolent sourire, elle même n'était pas la plus diplomate, la plus polie des enfants, la preuve, c'est qu'elle ne comptait absolument pas répondre à cette question. Elle n'avait pas l'habitude des banalités, et, à vrai dire, elle n'aimait pas parler d'elle, elle n'aimait pas parler tout court, elle préférait le silence. Quoique, elle aimait tout de même qu'on s'intéresse à son petit être. S'intéressait-il à elle ?

    « Et toi, qu'est-ce que tu cherches ? un silence Un serpentard comme toi, si important, si prisé, seul ? Est-ce que je rêve ? Où sont tes courtisans ? »

    Éviter de répondre à une question par une autre question, c'était facile. Cendres excellait dans ce domaine, mais de toute manière, c'était mieux comme ça, n'est-ce pas ? Et puis, l'attaquer sur un terrain si glissant, c'était comme un jeu d'enfant, facile et plein de suffisance, mais tellement évident...


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Doriàn L. Blueberry
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MessageSujet: Re: Morbidure et petit oiseau - Cendres   Morbidure et petit oiseau - Cendres Icon_minitimeLun 15 Juin - 13:51

Morbidure et petit oiseau - Cendres Vx2lgj Morbidure et petit oiseau - Cendres 2z7gz5y
C'est d'ailleurs pour cela que je parle tout le temps,
pour empêcher qu'on me questionne.


    Ah, l'insupportable sorcière. Petite chose par trop consciente de son importance. Seule, sans scrupules, elle possédait des droits que d'autres n'espéraient même pas. Car elle avait cette faiblesse qu'elle muait en force. Sa fragilité et sa pâleur réunis en faisaient un jouet de luxe. Et au luxe, on passe les moindres caprices. La lignée des Louis moldus et français n'avaient que peu de confidents. Et parmi les plus indiscrets et les plus téméraires se glissaient toujours les bouffons du roi. Mais Cendres était plus que ça. Elle était une enfant recluse qu'il ne voulait pas voir fuir. Enfant assez perspicace pour saisir tout ce qui tramait autour d'elle. Sans jamais en pofiter pour attaquer ou manipuler, comme lui le faisait allègrement. Il plongea son regard dans le sien. Hors de question qu'il réponde à son interrogation réthorique. Il ne voulait pas qu'elle s'en aille. C'était même la personne dont il désirait plus ardemment que jamais la présence. La traîner près de l'aquarium suffirait à lui faire comprendre ce qu'il en était.

    Oh, ses joues de nacres soudain teintées de reflets vermeilles. Si Cendres n'avait pas été Cendres, il l'aurait presque trouvé jolie. Charmante. Mais ce n'était que sa chose, un jouet. Il l'avait posséder avant de la désirer. Admirable compromis qui ne cessait de le laisser perplexe. Le rouge restait fixé aux pommettes de la jeune fille. À quoi pensait-t-elle donc la prude Serpentard ? Et n'était-ce pas un oxymore ? Il savait si peu d'elle... Il ne pouvait ni tabler sur son innocence, ni sur sa chasteté. Et encore moins sur sa dépravation. Il la détaillait, réprimant le sourire immoral qui naissait sur sa figure. Cendres... Quand donc libererait-elle la flamme qui sommeillait en elle ? En était-elle réellement incapable, comme chacun le clamait ?

    Les deux êtres avaient du moins cela en commun : ils fuyaient leurs questions respectives, sans que personne ne riposte. Comme s'il était tacitement entendu que chacun devait rester ainsi, sans chercher à en savoir plus. La curiosité, l'attention, était si vite refrénée qu'on n'avait pas le temps de la percevoir. C'est ainsi que Doriàn ne releva pas la pique entendue concernant un probable départ de la jeune Serpentard. Pourtant, elle revint à la charge, enfouissant la réponse qu'elle ne formulerait jamais sous une question sarcastique. Cela ressemblait tellement à un jeu.. Un jeu dont les règles se fixeraient au fur et à mesure. Peut-être n'avait-il pas besoin de répondre.. Mais c'était bien trop tentant. Ne se doutait-elle pas de la réplique évidente ? C'est en posant ses prunelles narquoises sur Cendres que Doriàn siffla :

    Ta présence ici dément ce que tu énonces si doctement..

    Un sourire, laissant les mots précieux flotter dans l'atmosphère. À peine quelques secondes, juste le temps pour elle d'assimiler les syllabes moqueuses. Et pour Doriàn de se délecter de ce silence qu'il a rompu si finement. Et au moment où l'écho s'évanouit, Doriàn ajoute, du ton habituel que chacun lui connaît :

    Tu le vois bien, ma courtisane number one est venue me trouver.

    Persifleur toujours, mais rasséréné, les traits détendus. Cendres n'a pas le droit de partir, non, il joue avec elle. Comme ce chat qui a emprisonné une souris et qui s'amuse à jouer avec sa queue. À observer les réactions de la bête affolée. Parfois le chat se pend un coup de dent. Dépité il fait mine de ne rien sentir. Car au fond, la victoire lui est assurée avant même que le jeu n'ait commencé. Peut-être est-ce cela qu'il aime par dessus tout ? Cette originalité qui rompt avec les monotones relations... C'est vrai. Quand il s'agit de jouer avec quelqu'un d'autre, il y a toujours un risque. Quand il rencontre un ami bienveillant, il n'y a pas de jeu. Alors un jeu sans risques... Est-ce que cela ne fait pas de Cendres un objet unique et précieux ? Cher à son coeur comme à son esprit..

    Ils sont encore près de l'aquarium. Doriàn ne s'est pas assez amusé. Il en veut plus. Il veut la faire taire. Sentir qu'elle est réellement prise au piège. La voir réaliser qu'elle s'est innocemment jetée dans la gueule du loup. Il voit danser dans ses yeux la flamme de la certitude. Mais elle n'est pas aussi perspicace que lui. Elle ne saisit pas le moindre des mouvements de l'esprit de Doriàn. Oh si seulement il parvenait à devenir Legilimens, comme il s'y est si souvent entraîné.. Alors le monde s'ouvrirait un peu plus à lui. Alors il serait réellement supérieur aux autres, car il plongerait dans ce qu'ils ont de plus personnel.. Avoir la pensée des autres et garder la sienne enfouie.. N'est-ce pas là un signe exemplaire de puissance ? Mais non. Le sorcier devait se contenter de ce qu'il avait appris à discerner sur les visages. Et celui de Cendres restait un des plus indéchiffrables. Car trop simple. trop pâle. Il pose un doigt sur la vitre, l'invitant à regarder. Une kyrielle de poissons défilent sous leurs yeux.

    Tu crois qu'on serait mieux, parmi eux ? En admettant que tu puisses vivre sans l'appui des autres..

    Il sourit sans tourner sa tête vers elle. Oui il reste persifleur, mais ne veut pas se confronter aux prunelles claires de la jeune fille. Non. Il continue sur sa lancée, comme se parlant à lui-même. Pourtant chaque son est destiné à Cendres, si près de lui. Il l'a lâché sans même s'en rendre compte. C'est qu'ils sont encore trop proches.

    Est-ce qu'ouvrir une brêche dans le mur et s'enfuir avec des poissons te serait plus agréable que de rester ici avec moi ?

    Cette fois il la regarde, attendant visiblement une réponse. Puis il s'éloigne. Le temps qu'elle parle, que leur silence habituel s'installe, elle ne s'enfuira pas. Il peut la quitter de quelques pas sans risquer de la voir partir; et de perdre du même coup son jouet indispensable. Elle est une poupée de chiffon qu'il voudrait pouvoir modeler à sa guise. Mais voilà longtemps qu'il ne s'y essaie plus, la tâche s'est révélée impossible. Alors c'est lui qui se façonne sous ses yeux. Il la bouscule, il développe devant elle les milles facettes d'un caractère travaillé, admirant les réactions de la fragile Cendres. L'aquarium... Ce lieu lui correspond assez bien. Ils n'ont pas répondu à la question visant à trouver le pourquoi du comment. Mais au fond, ne sont-ils pas réunis ici pour les mêmes raisons ? La fuite ?

    Doriàn a déguisé ce mot de fuite de substantifs plus glorieux. Silence, solitude, réflexion.. Lui qui a fui face au masque qu'on lui impose. Et elle, que peut-elle donc fuir ici qu'elle ne fuit pas quotidiennement à l'infirmerie ? Pourquoi l'aquarium ? Le silence si profond n'oppresse-t-il pas une personnalité comme la jeune Cendres ? Ou bien a-t-elle atterri ici par hasard ? Sous leurs pieds s'agite un poisson assez gros. Des algues viennent lui chatouiller le museau. Une nature exactement comme il l'a souhaité. Si parfaitement que cela rend trafiqué. Faux. Il s'approche de nouveau, collant ses mains aux deux vitres..

    Je suis rassurée que tu ne te sentes pas encore plus mal que d'habitude.. Ce monde est si grand par rapport à toi. Et un peu à moi, aussi.

    Il reste tant à conquérir.




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MessageSujet: Re: Morbidure et petit oiseau - Cendres   Morbidure et petit oiseau - Cendres Icon_minitime

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